OOTD - Toutes ces questions sont justifiées et pourtant elles ne lui font que plus mal, poussant un soupir ne comprenant pas du tout pourquoi tous ces détails ont une telle importance pour lui. Fronçant les sourcils, il ne sait pas vraiment comment réagir, étant tout de même un peu heureux de le voir si perturber par son retour, il esquisse un large sourire et se penche au-dessus de lui chacune de ses mains sur chacun de ses accoudoirs, il plonge son regard dans le sien quelques secondes. Le détaillant quelques instants ne sachant pas si ce qu'il fait est la chose à faire, il pousse un soupir et lui lance.

"La seule chose qui compte, c'est que je t'aime non ?"

Le fixant quelques secondes essayant de ne pas détourner le regard et perdre de l'assurance, il finit par baisser la tête et pousser un soupir tout en lui disant.

"Est-ce que j'avais l'habitude de courir après les autres à l'université ?"

Non, il était populaire, souriant, courtois, mais il ne courrait jamais après les autres et de toute façon, soyons franc, il n'en avait pas besoin. Esquissant un sourire, il relève la tête et rapproche sa main du visage de Kaoru. Arrêtant cette dernière à seulement quelques millimètres de sa joue, il ne tarde pas à reprendre la parole d'une voix inhabituellement douce et bienveillante.

"C'est tellement difficile de pas te serrer contre moi, tu m'as manqué Kaoru."

Lui,son mauvais caractère et toutes ces petites choses qui le rendaient furieux, mais est ce qu'il peut le lui dire ? Non, de toute manière, il sait que le japonais ne va pas le croire. C'est sans doute pour ça qu'il décide de se redresser, laissant le plus vieux sur sa chaise de bureau alors qu'il se rapproche de la porte. Main droite posée sur la clenche de la porte, il reprend la parole pour lui lancer.


"Je m'excuse de t'avoir blessé, je n'avais jamais voulu ça."

Des paroles lancées sincèrement un ton bien trop triste pour douter de sa sincérité et surtout un regarde incroyablement doux, le genre de regard que personne n'a eu le droit.

OOTD - Ses paroles me troublent ou plus exactement, elles me laissent sa voix. Que puis-je répondre à une telle déclaration ? Rien et j’imagine que c’est pour cette raison qu’au lieu de répondre à mes questions, il a préféré me faire cette belle déclaration. Une déclaration qui ne me laisse pas de marbre, bien au contraire je sens quelque chose en moi fondre et céder, comme si rien qu’avec ces quelques mots, il venait de briser plusieurs de mes barrières. Ai-je secrètement espéré qu’un jour il me dise ce genre de chose ? Lui et moi sommes pourtant si différents. Un véritable fossé nous sépare et tout ce que je pouvais espérer lorsque nous étions à l’université, c’était être un jour son ami. Et puis quelque chose s’est passé à un moment donné. Quelque chose qui m’a fait espérer pouvoir avoir bien plus que de l’amitié. Un instant volé, un presque baiser que nous avons failli partager mais quand il est parti, je me suis convaincu que ce n’était que mon imagination et c’était bien mieux comme ça. Mais voilà qu’il me parle d’amour alors qu’il se tient si près de moi. J’en ai des palpitations. A cause de notre proximité mais aussi à cause de ses paroles.

Il finit par ajouter quelque chose qui m’aide à recouvrer mon son froid.
« Non, bien sûr que non. »
Huan n’a jamais couru après qui que ce soit. De mémoire, lorsque nous étions à l’université, c’était les autres qui lui couraient après. Au début, je n’aimais pas ça car il attirait l’attention sur moi et j’ai toujours préféré la discrétion. Puis j’ai commencé à nourrir de la jalousie avant de réaliser que quelque chose de spéciale commençait à nous unir. C’est en tout cas ce que je croyais avant qu’il ne s’en aille.

Ce que Huan ignore, c’est que je suis au courant qu’il préfère courir après l’argent que les gens. N’est-ce pas pour cette raison qu’il se prostituait la nuit ? Je l’ai plus d’une fois surpris avec ces hommes dans ce bar à host. Bien sûr, je ne l’ai jamais vu rentrer avec l’un deux mais je ne suis pas naïf, je sais très bien comment ça marche.

C’est son geste qui me tire de mes pensées et je frémis en sentant sa main si proche de mon visage. L’espace d’un instant j’aimerais qu’il me touche malheureusement j’ignore si je serais capable de supporter un contact physique aussi intime. Il le sait et je le remercie de ne pas aller au bout de son envie. D’ailleurs je respire mieux lorsqu’il s’éloigne pour quitter mon bureau. Ses paroles m’ont touché et chamboulé mais j’ai besoin de temps pour ordonner mes pensées. Il ne peut pas revenir subitement dans ma vie et espérer que je l’accueille à bras ouvert. Pourtant ses dernières paroles sonnent vraies et j’ai tendance à davantage les croire car Huan n’a jamais eu de mauvais fond. Il est égoïste mais je ne l’ai jamais vu faire du mal à quelqu’un intentionnellement. Alors comme pour faire un geste dans sa direction, je lui réponds :
« Tu m’as aussi manqué. »
Je ne souris pourtant pas. Je n’en ai pas l’habitude et il doit savoir ce qu’il me coûte de prononcer ce genre de parole. Ça ne me ressemble pas mais m’attacher à lui ne me ressemblait pas non plus et malheureusement pour moi il vient de faire renaitre mon attachement.
« Reviens quand tu auras terminé ton travail. Tu m’expliqueras plus en détail tes fonctions et comment tu me seras utile. »
C’est ma façon de lui laisser une ouverture même si j’ai peur de le regretter.

OOTD Se tournant vers lui lorsqu'il l'entend lui répondre une phrase qu'il ne pensait jamais entendre de la bouche de Kaoru, il reste là quelques secondes à le fixer. Sa main quittant sans s'en rendre compte la clenche, il le fixe bêtement avant de reprendre ses esprits lorsqu'il reprend une fois de plus la parole. Sa main quittant sans s'en rendre compte la tête, il le fixe bêtement avant de reprendre ses esprits lorsqu'il reprend une fois de plus la parole. Ne sachant pas vraiment quoi penser, il se contente de pousser un soupir comme pour reprendre son sang-froid. Son regard redevient automatiquement froid, le gentil Huan populaire qui aide tout le monde n'est plus vraiment là. Non, il ne veut pas que Kaoru se sente en concurrence avec qui que ce soit, puis soyons franc, il n'a plus besoin de cette réputation non ? C'est sans doute pour ça que lorsque la secrétaire vient vers lui pour lui demander si son entretient s'est bien passé, il se contente de la dévisager et de partir dans ce qui semblerait être son bureau.

Sortant ses affaires de son petit carton, il range ses affaires dans son bureau, des cahiers remplissent rapidement un des tiroirs de son bureau alors qu'il pose une photo à côté de la plaque où est inscrit son nom. Allant ranger son costard de rechange dans la petite armoire juste à côté de la porte d'entrée de son bureau il lâche un bâillement avant de s'installer confortablement dans son siège. Bien décidé à finir toute la paperasse aujourd'hui il ne s'arrête que 1 heure avant la pause-déjeuner. Sortant de son bureau, il traverse le bâtiment sans trop regarder les personnes qui l'entourent bien trop occuper à regarder son portable manquant presque de se faire écraser, il fronce les sourcils et range son portable dans la poche arrière de son pantalon.

Changeant du tout au tout, il entre dans un restaurant italien et prend sa commande avant de payer et de quitter les lieux. Serrant presque le sachet contre lui, il retourne sur son lieu de travail et vient toquer à la porte de Kaoru. Profitant que tout le monde soit déjà parti au self, il n'attend pas vraiment la permission du plus vieux et entre dans le bureau.

"Je suppose que tu ne manges pas au self"

S'approchant de son bureau, il s'assoit en face du japonais et commence à prendre ses dossiers qu'il pose plus loin ainsi que le stylo qu'il tient dans sa main. Ne relevant pas les yeux vers lui, sans doute un peu gêné par sa déclaration, il se contente de déballer les deux plats avant de prendre la parole.

"Prends celui qui te plaît le plus.

S'asseyant en face de Kaoru, il reporte ses yeux vers lui et ne dit rien, en réalité, il prie intérieurement pour ne pas se faire virer du bureau.

OOTD - Il n’a rien répondu à mes paroles mais est-ce que j’attendais vraiment une réponse de sa part ? Je n’en sais rien. Je suis complètement perdu. Je n’aurais jamais cru le revoir un jour, ni qu’il se comporterait de cette manière avec moi. Ça me fait peur et en même temps je ne peux pas m’empêcher de me sentir heureux. Enfin je crois. Tout est tellement confus dans mon esprit et parce que je n’ai pas envie d’y réfléchir, je décide de mon plonger dans le travail. J’ai toujours trouvé ça ennuyant mais pour une fois ça m’aide à ne pas penser au retour de Huan.

Je passe ma matinée à signer des documents, à lire des rapports particulièrement ennuyant et à essayer de décrypter des diagrammes et des tableaux auxquels je ne comprends pas grand-chose mais ça suffit à faire passer la matinée. D’ailleurs j’ai encore le nez dedans quand on toque à ma porte. Au début, je pense qu’il s’agit de ma secrétaire qui veut m’informer qu’elle part déjeuner mais lorsque je lève le nez vers la porte, mon cœur rate un battement en le reconnaissant. Huan…

Je sens immédiatement mes pieds transpirer dans mes chaussettes et mon rythme cardiaque s’accélérer même si j’essaie de faire comme si de rien n’était. Comme si le voir ne me troublait pas. Comme si sa présence me rendait indifférent. J’aimerais que ce soit le cas. Que ce soit aussi facile qu’à notre rencontre, même si très tôt, très vite, Huan a su me toucher.

Je ne réponds pas à sa question, car il est évident que je ne déjeune pas au self. Je suis le PDG et puis la foule me pose toujours autant problème. Il le sait et c’est pour ça qu’il a apporté quelque chose avec lui. Je peux déjà sentir l’odeur s’échapper de ses sacs. Sans rien dire, sans rien faire, je le laisse éloigner mes dossiers et me prendre mon stylo. Il ne cherche pas à me toucher et pourtant lorsque ses doigts se retrouvent proches des miens, j’en frémis.

J’ai beau le fixer, nos regards ne se croisent pas. Est-ce à cause de ce que je lui ai dit ? Je commence à regretter mon aveu. Lorsqu’il me dit de prendre le plat qui me plait le plus, j’en choisi un au hasard et lui lance un bref :
« Merci. »
J’écarte les quelques objets qui peuvent me gêner et commence à manger. En réalité je meurs de faim mais je ne m’en étais pas rendu compte avant qu’il ne m’apporte à manger.
« Je ne mange pas souvent italien. »
Je ne savais pas quoi lui dire d’autre. Entre nous, c’est encore un peu bizarre et puis, il sait que je ne suis pas d’une nature bavarde sauf quand je suis sur scène, mais désormais tout ça c’est derrière moi à cause de cet héritage que je dois assumer et qui ne me rend pas heureux.

OOTD Il esquisse un large sourire lorsqu'il remarque que Kaoru ne le rejette pas et qu'au contraire, il le laisse prendre soin de lui. Ne voulant pas le rendre mal à l'aise, il baisse rapidement les yeux et se concentre sur son plat. L'ambiance est quelque peu étrange, mais il sait que ça prendra du temps, que tout ne peut pas redevenir comme avant. Puis il n'est plus comme avant, il a grandi et changer, tout comme Kaoru. Levant les yeux vers le plus vieux lorsqu'il reprend la parole, il ne peut s'empêcher de le fixer quelques secondes avant d'esquisser un petit sourire et de lui répondre chaleureusement.

"Alors tu n'oublieras pas facilement ce repas partagé avec moi ?"

Agrandissant un peu plus son sourire, il vient prendre un stylo et va tout doucement venir pocker la joue droite du plus vieux avant de lui lancer.

"C'est le premier d'une longue série Kaoru."

Est-ce que c'est une autre déclaration ? Non, plutôt une promesse, il vient de lui promettre qu'il sera toujours là, à ses côtés et qu'il ne partira plus jamais. Baissant ses yeux vers sa propre assiette, il reprend une bouchée de son plat et mange tranquillement. Jetant de temps en temps des coups d'œil au plus vieux, il se met par moment à rire, sans doute, car il sait que le japonais n'est pas des plus à l'aise.

"Je suis content de t'avoir manqué."

Terminant son plat il relève les yeux vers le brun et ne tarde pas à rajouter.

"Ça prouve qu'on est toujours sur la même longueur d'onde."

Plongeons son regard dans le sien, il se penche un peu vers lui, son visage proche du sien, il sent le souffle de Kaoru caresser son visage. Est-ce qu'il va l'embrasser ? Au vu de son regard, il en meurt d'envie, et on sait tous que lorsque Huan veut quelque chose, il le prend et c'est sans doute pour ça qu'il rapproche doucement ses lèvres de celles du plus vieux les frôlant avant de finalement reculer. Reportant son attention sur la barquette vide du plus vieux, il s'empare de cette dernière avant de lui tourner le dos et de lui lancer.

"N'ai pas peur, je ne te sauterais pas dessus, je respecterais ton espace vital."

Lui offrant un doux sourire, il part jeter la barquette à la poubelle.

OOTD - Je n’ose pas relever le regard vers lui mais je devine son sourire lorsqu’il dit que je n’oublierais pas ce repas. En réalité, je n’ai rien oublié de nous et cela dès le premier jour. Au début je ne l’aimais pas. Je n’irais pas dire que je le détestais mais tout nous opposait et il me m’était mal à l’aise. Puis, il y a eu de l’admiration et de l’envie, peut-être de la curiosité avant ça. Et avant que je ne m’en rende compte je jalousais les autres, ceux qui arrivaient à exprimer leurs sentiments pour lui pour qu’au bout du compte je me mette à chérir ce qui se passait entre nous. Mais ça c’était avant qu’il ne me quitte, il ne parte du jour au lendemain, sans explication ni nouvelle. Comme si je n’étais personne, comme si je ne représentais rien. Pourtant le voilà de retour à faire comme si de rien n’était. Quand il me touche avec le stylo, je relève les yeux vers lui et je sens mon cœur faiblir alors que je devrais le détester. C’est le pouvoir que Huan a sur les autres et qu’il a aussi sur moi.

Parce que j’ai du mal à le croire, je ne peux pas m’empêcher de lui répondre :
« Tu finiras par te lasser. »
Parce que je ne suis pas devenu plus intéressant. Au contraire, je dépéris dans cette fonction qui ne me va pas et qui ne me rend pas heureux. Adieu costume de magicien, bonjour PDG aigri. Quoiqu’aujourd’hui j’ai quelque chose que je n’avais pas à l’époque : de l’argent. Du moins il ne savait pas que j’en avais. Alors est-ce que ça me rend plus brillant et intéressant à ses yeux ? Oui, c’est pour ça qu’il est revenu, sinon pourquoi l’aurait-il fait ? Parce qu’il m’aime ? J’ai du mal à croire qu’on puisse aimer quelqu’un comme moi. Nous sommes le jour et la nuit. Je ne suis pas aimable, ni chaleureux, même avec lui. Pourtant j’aimerais pouvoir l’être mais je ne sais pas comment m’y prendre.

Nous terminons de manger dans un relatif silence qui ne me dérange pas. D’habitude je suis seul mais être avec lui me rappelle l’époque où nous étions étudiants et même si je ne l’avouerais jamais, ça me rend heureux. Plus que je ne le devrais.

Fidèle à lui-même Huan fait mine de vouloir m’embrasser et l’espace d’un instant je sens mes entrailles se nouer mais également mon cœur s’emballer. Est-ce qu’il va vraiment m’embrasser ? Et moi ? Est-ce que je vais pouvoir le supporter ? Je n’en ai pas la moindre idée et je ne le saurais jamais puisque Huan se contente de frôler mes lèvres. Lorsqu’il s’éloigne, je reprends mon souffle mais je ne me sens pas mieux, au point que je finis par me lever brusquement pour lui crier :
« Si tu veux vraiment respecter mon espace vital, arrête de jouer avec moi ! »
Parce que je le connais. Ses petits flirts, ses jeux mais au fond, comment croire qu’il est vraiment sérieux ?
« Je ne suis pas comme tous les autres. »
Tous ces hommes avec qui il a l’habitude de se comporter comme ça. Il croit que je ne suis pas au courant de ce qu’il faisait quand il était étudiant ? Je l’ai déjà vu avec ces hommes. Tous riches, certainement PDG comme moi aujourd’hui.