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luna ( yet i like the way it burns )
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luna n'a de désir que de graver sa présence dans l'esprit de ceux qui l'entourent. regarde-moi. ne regarde que moi. de sa voix enchanteresse, elle leurre les âmes vulnérables, joue de ses charmes et use de son toucher velours pour les spolier de leur énergie vitale.
luna est joueuse à l'âme ; autrefois enfant emprunte d'une t i m i d i t é qui l'emmurait dans le silence et la solitude. aujourd'hui encore, bien qu'elle exsude une confiance en elle à en faire frémir les plus téméraires, il demeure quelque part dans son cœur, une irréductible inquiétude d'être rejetée. l'insécurité tient au creux de sa paume, à même l'équilibre factice qu'elle a façonné à la ferveur de son magnétisme envoûtant : elle suscite le désir et l'intérêt d'autrui grâce à ses chants mélodieux et cela suffit à la contenter d'une illusion fictive qu'elle est aimée de tous. au fond, sirène en mal d'amour qui ne sait qu'être désirée, sans jamais être sincèrement aimée.
mots-clés lumineuse - possessive - affirmée - élégante - impatiente - charmeuse - jalouse - affectueuse - très tactile - maligne - facétieuse - enjouée - spontanée - insécure - adroite - incapable d'exprimer ses émotions les plus profondes.
au prix de la vie d'une mère aimante qui mourra en la mettant en monde, chaque jour, chaque nuit, la malédiction punira l'enfant pour son funeste pêché.alors maladroitement, le jeune père force un amour vide de sens à la gamine meurtrière et les je t'aime proclamés à pleins poumons ne sont là que pour se persuader [ ils blessent comme des lames aiguisées ]. de tout son être, il irradie d'apathie et de dégoût pour la môme qui lui réclame sans cesse le contact, toujours plus de contact. pourquoi tu ne m'aimes pas ?
le bébé est abandonné aux abords d'une paroisse nichée à flanc de montagnes, dans le massif du seorak. elle est confiée à un orphelinat pour petites filles tenu par des religieuses qui lui attribuent le prénom de luna en référence à la lune blanche qui trônait haut dans le ciel le soir de son arrivée. « vous savez ce que c'est, tout ça ne présage rien de bon... et cette enfant-là sera un vrai nid à problèmes. »
de son besoin constant d'attirer l'attention et de se lover au creux de ses semblables, luna n'attire que le mépris de ses camarades qui la tiennent à distance et se mêlent peu à elle. même les journées les plus ensoleillées sont d'un sombre t r i s t e qu'elle serait incapable d'expliquer. elle se sent faible, incapable d'affronter la vie et de se confronter au monde. le constat est affligeant : luna a besoin du contact des autres pour être heureuse mais à cause de cette stupide rumeur qui arpente les couloirs [ le diable mangera ton âme si tu restes près d'elle ] personne ne veut l'approcher et ainsi isolée, la gamine dépérit.
à onze ans, le monde prend son premier tournant lorsqu'un groupe de filles la bouscule pour la faire chuter dans l'eau du lac derrière l'établissement. les premières secondes sont atroces avant que les autres n'aillent chercher du secours. on pense qu'elle rendra son dernier souffle lorsque ses poumons se gorgent d'eau pourtant, ils s'en accommodent et dans le fond du lac, la panique laisse place à une délicieuse quiétude. tirée de là par le vieux khan, le garde forestier du domaine, elle est saine et sauve mais sa peau porte les stigmates d'étranges écailles opalines incrustées dans sa chair. luna se souvient comme ses mains essayaient de cacher la peau morcelée, parsemée de cette abomination mal-humaine ; mais lui ne dira pas un mot et s'empressera de l'aider à se sécher avant l'arrivée des autres.
à seize ans, on la fiche au dehors du couvent parce qu'il se murmure que lorsqu'elle traîne en ville, c'est souvent accompagnée de garçons avec lesquels elle se montre trop tactile. catin ! sauf qu'elle n'est plus la même qu'avant luna et que dans l'adversité, elle n'en a que faire des gens qui se dressent sur son chemin pour la rabaisser. elle a grandi. elle s'est affirmée. elle sait à présent où puiser sa force et cette énergie qui avait semblé lui manquer toute sa vie. elle s'établit quelques temps chez le vieux khan qui partage son secret, celui qu'elle appelle aisément grand-père et qui bougonne de moins en moins à l'entendre ainsi dire.
parlant du vieux khan (car c'était ainsi que tout le monde l'appelait au pensionnat) c'était le genre de bonhomme qu'on n'aurait pas voulu croiser au détour d'un sentier— l'histoire d'un vieux loup solitaire qui s'est établi dans un coin reculé des montagnes pour couler ses jours en paix jusqu'à ce que la vieille paroisse ne soit réaffectée en orphelinat pour y accueillir de jeunes filles. maudit jusqu'au bout, le piètre enfant de lycaon. le vieux khan sertira la gamine de breloques en argent avant que la peur ne le gagne de trop près à l'idée de lui faire du mal par inadvertance. évidemment... évidemment ! luna se mord la langue d'émotions diverses et adverses ; malgré tout elle accepte. elle obtiendra tout de même du vieux loup qu'il accepte de lui léguer son nom de famille (pour une gosse privée de toute identité). il grogne. il accepte. elle part à dix-sept ans et promet de revenir de temps en temps.
depuis sokcho elle vadrouille, de ville en ville, sans diplôme, sans point de chute assuré d'avance. elle a dix-neuf ans lorsqu'elle découvre séoul pour y mener de nombreuses vies, à ne pas toujours exactement décliner son identité, prendre des vies innocentes et tromper sans cesse les humains pour survivre.
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et dis-moi pourquoi je t'ai pas interdit l'accès à cette fiche si c'est pour se pointer dans des accoutrements pareils............
@mihaïlovski sasha
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