gods will bow

outfit - 22h00

le regard vide et le poids du monde écrasant, la vagabonde arpente les infamies qui donnent un semblant de vie à ces ruelles qui portent la mort en leur sein. incrustée dans les pavés défoncés elle sectionne les jambes dévoilées, et de son poison néfaste enveloppe les anges déchus dans ses racines empoisonnées. l’asphalte boit les corps broyés sous les coups qu’ils assènent, dissémine ça et là des odieuses ignominies, les poings furieux laminant les côtes, les talons de fer piétinant les visages innocents. [ d e s t r u c t i o n ] au bout des doigts de la nyx se laisse guider par les ombres se regroupant sous les réverbères, indiquant un chemin qui la guidera sans nul doute au chaos lui-même. - et le voilà.  

[ c u r i o s i t é - p i q u é e ] des tâches sombres qui viennent se mêler à sa silhouette brumeuse teintant le pavé la rendant plus imposante. l’intuition hurlant à la nymphe de faire demi-tour mais ce sont les voix qu’elle piétine en s’approchant de l’inconnu s’accaparant le don de la fille d’hadès - identitée préservée. maudit, bénit, chasseur. ou peut-être les trois à la fois, mais ce regard, elle le connaît mieux que quiconque. deux verres dérobées dans les règles de l’art sur une table d’âme déjà bien trop amoché en ce début de soirée. - ce n’est pas comme-ci ça allait leurs manquer.  

« t'es pas du coin toi, je me trompe ? » qu’elle amorce en venant se planter dans sa vision, un bras en sa direction. [ n e c t a r – a l c o o l i s a n t ] « je ne sais pas ce que tu cherches ici mais tu devrais pas être si tendu. t’es pas vraiment le genre de personne apprécié dans ces rues. » l'aura aussi noire que les ailes des corbeaux se nourrit de la bile violente qui remonte de l'estomac écœuré. la rage ravive les douleurs tatouées derrière la peau écharpée. c'est le frisson qui remonte le long du dos, dans son sillage, la carcasse fulmine au contact des tissus abimées. les prunelles sombres s'enveniment quand elles se posent sur la silhouette de [ s a t a n ] emmaillottée dans ses éternels costumes étriqués. les lèvres veulent dégueuler toutes les atrocités, brouiller la vue embruinée par les secousses qui malmènent les entrailles. il y a l'envie de lacérer la gorge du diable et d'observer le liquide poisseux pourrir la luxure qu'il affiche pour dissimuler les immondices ; leur putréfaction s'incruste jusque dans les fioritures qui ornent ses boutons de manchette. l'encéphale imagine toutes les mises à mort possibles, en fait une [ u t o p i e ] qui empêche les membres de défaillir. « évite de traîner seul si tu ne veux pas qu’une bande de petit con vienne te faire la peau. » silhouette féminine se grandit, de façon à mieux atteindre l’esgourde du chasseur pour mieux cracher les mots dans un murmure. « t'es le genre de proie qu’on aimerait bien dévorer vivant. » phalanges remontant le long des tissus masculin, pulpe tapotant un chemin invisible s’arrêtant à quelques centimètres de la gorge où le sang coule encore. - où il vit, encore.