à l'ammoniaque

outfit - 21h00

je ne sais pas si l'on me voit vraiment. j'ai passé tellement d'années à me cacher, que parfois j'oublie qui je suis vraiment. ne soit pas triste de lire ses mots adryen, il s'agit seulement de la réalité dans laquelle j'ai toujours refusé d'évoluer. je crois que je n'ai jamais été capable de vivre pour moi, jamais capable d'apprécier les choses pour moi. toujours présente pour ma mère et ses multiples overdoses, sans cesse en train de soigner les blessures de mon frère. même mon père, je me suis toujours efforcée d'être sans ratures pour que je ne sois pas un problème de plus sur ses épaules ... mais c'est ce qui fait de moi, la personne que je suis maintenant. et j'ai peur. j'ai peur d'essayer de vivre, et que tout s'écroule. j'ai peur de laisser mon monde derrière moi, celui dans lequel je me réfugie à chaque fois, pour essayer de comprendre celui dans lequel on vit. souhaites-tu que je ramène tes cookies préférés, lors de ma prochaine visite ? au revoir, adryen.

[ m o t s – g r i b o u i l l é s ] sur une vulgaire feuille de papier abimée, abandonnée au milieu d’un appartement vide. le sien. celui qu’elle laisse derrière son passage. lovee ne devenant qu’une ombre, un mirage qui finira par s’estomper avec le temps et cela jusqu’à disparaitre. totalement. - rien de plus que celle qui a tout abandonné.

les talons foulant le gravier encore humide des dernières pluies, trainant sa valise jusqu’à cette supérette. séoul, ville dont elle ignore tout. brebis égarée du troupeau, prête à se faire dévorer par les plus charognards. busan en souvenir. « une bouteille de soju s’il vous plaît. cerise. » la première, la deuxième, la troisième ou peut-être même plus. mais qui cela peut bien déranger, si ce n’est un lendemain difficile planant au-dessus du visage de poupon comme une épée de damoclès.  

elle aurait dû y réfléchir avant la naïade [ n o y é e ] aussi bien dans ses vêtements que dans l’éthanol flirtant dans ses veines. aucun endroit où logé, hôtels complets. finalement, changé de vie ce n’est pas si simple qu’elle n’aurait pu le penser. karma des anges lui ayant tous tournés le dos pour la soirée, la jeune femme reprend sa route jusqu’à ce que le sol ne vienne la rattraper après un choc dans la nature reste floutée. [ v i s i o n – a l t é r é e ] « ex... excusez-moi ad-ahjussi. je ne vous avais pas vu. » bafouillement à l’odeur alcoolisée planant entre les deux corps tandis que la moire se redresse, manquant de chuter. - une deuxième fois. un talon en moins. « ma chau... ahjusshi. vous me devez une paire de nouvelle b-bote. » ce n’est pas comme-ci elle allait s’en souvenir.